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Journée calme aujourd’hui …

Débarqués à 5 H 45 du ferry à Mytilène, capitale de l’île de Lesbos, nous nous dirigeons vers l’hôtel réservé pour y finir notre courte nuit. Cela nous permet, chose rarissime pour nous, de voir un lever de soleil !

Le lit devait être bon ou la fatigue intense, nous n’émergeons qu’à plus de 11 H00. Le temps de nous préparer, de petit déjeuner et de régler les problèmes d’internet qui ne fonctionnait pas correctement, nous ne commençons notre journée guère avant 15 H !

Nous découvrons alors Mytilène, longeons le front de mer,

déjeunons devant les petits bateaux de pêcheurs ; nous nous offrons un café dans un ouzerio assez rétro,

marchons dans la rue commerçante (la rue Ermou) et dans les ruelles où parfois on peut encore voir d’imposantes demeures du XIXème siècle,

visitons, puisqu’il le faut bien, l’église Agios Therapon dont le dôme surplombe toutes les autres constructions de Mytilène.

Et pour avoir un aperçu de ce que nous visiterons demain, nous longeons les murs de la citadelle par l’extérieur .

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La question  des réfugiés est omni présente :

Il y a bien sûr les réfugiés actuels que nous croisons par petits groupes (en quasi-totalité des hommes jeunes ou des ados) assis sur les bancs, bordures de trottoirs, marches d’églises. Nous avons pu discuter avec deux de ces groupes.  le premier composé de Marocains et d’Algériens  qui du Maghreb ont rejoint la Turquie puis Lesbos (en petit bateau) dans l’espoir de pouvoir rejoindre la France ou l’Angleterre, ils sont arrivés à Lesbos il y a un mois et 10 jours et attendent des papiers ou l’opportunité de prendre un ferry sans  se faire prendre par la police, il nous ont dit dormir dans la forêt qui jouxte Mythilène. Le deuxième groupe était  afghan ils sont là depuis plus de 3 mois avec femmes et enfants dans un camp d’environ 1000 réfugiés. De quoi vivent-ils ? de la solidarité sans doute, mais aujourd’hui nous n’en savons pas plus. MSF a ses bureaux dans une villa dans le centre.

Il ne semble pas y avoir d’animosité entre les habitants et les migrants quand ils se croisent. Il est vrai que la population de Lesbos est proposée pour le prix Nobel de la paix, il y  a certainement une raison.

Quand on voit la proximité des côtes turques, assez criante sur les photos, on comprend l’attrait pour venir en Grèce !

Les panneaux touristiques parlent eux aussi beaucoup de réfugiés, mais ce sont ceux de 1923 au moment de la « grande catastrophe » c'est-à-dire l’échange de population entre la Grèce et la Turquie conséquence du traité de Lausanne. Des dizaines de milliers de Grecs d’Asie Mineure sont arrivés (comme aujourd’hui) à Lemnos il a fallu les loger, les nourrir et les assimiler, aujourd’hui une grande partie de la population de l’île descend de ces réfugiés, est-ce pour cela qu’ils tendent la main aux nouveaux ?

Cette crise a sans conteste une conséquence désastreuse sur le tourisme, les commerçants se plaignent d’une baisse de fréquentation très importante. A cela s’ajoute la hausse de TVA depuis le premier juin et d’autres taxes encore .

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Après l’extérieur hier, nous sommes  allés visiter l’intérieur de la Citadelle de Mytilène construite par les Byzantins et agrandie par les ottomans : immense ! Plusieurs bâtiments inhabituels :

- Une crypte éclairée par des trous dans la voûte.

- Des bâtiments construits par les ottomans :  imaret (révisez notre mail du 2 juin pour vous souvenir de ce qu’est un  imaret), bâtiment de stockage de poudre,  énorme citerne enterrée en voute toujours remplie d’eau, fontaine, bain.

Pour faire plaisir à Hervé, j’accepte de visiter un nouveau musée archéologique ; outre les statues et bas reliefs habituels, une exposition de poteries de Lesbos de l’antiquité à nos jours  et deux salles exposant des mosaïques  très riches et colorées dans un état  de conservation incroyable. Le travail d’origine a été impressionnant, mais les restaurer et les exposer au musée aussi. Comment ont-elles pu nous arriver plus de 2000 ans après !

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Nous retournons dans le centre ville, croisons encore quelques groupes de jeunes réfugiés, certains déambulent dans le port où est accosté un immense ferry qui appareillera ce soir en direction du Pirée. En cette saison, il y en a un qui part chaque jour. Hervé discute avec des réfugiés pakistanais.

Déjeuner dans un restau conseillé par le guide, le cadre est agréable (vieux meubles, tranquille, un bon wifi …) la nourriture est assez quelconque.

Nous louons une voiture pour pouvoir continuer notre visite de Lesbos et sortons de Mytilène. En faisant quelques courses dans un petit supermarché près d’un camp, nous croisons une famille de syriens (parents et 4 enfants de 8 ans à 1 an ) ; c’est l’occasion de sortir de ma valise Pinpin (ceux qui nous ont suivis l’an  dernier doivent se souvenir de ce lapin en peluche que nous avions trouvé sur une plage de Ios et qui nous avait accompagnés pendant la suite de notre voyage). Pinpin avait insisté pour nous accompagner cette année avec 3 de ses compères et il a été ravi de sauter dans les bras de Mohamed 7 ans, les 3 autres allant dans les bras de son frère et ses deux sœurs. Discussion avec les parents : le père était juriste et travaillait dans une banque, ils sont arrivés il y  a 15 jours et ne savent pas où ils pourront aller. Ils viennent d’une zone sous Daesh. Ils sont aussi rejetés dans leur pays car à Damas, on les prend pour des gens de Daesh.

Ils sont actuellement dans le camp principal de Moria qui accueille plus de 3500 réfugiés, ils vivent dans une pièce de 24 m² avec 4 autres familles !

Nous passons ensuite devant ce camp principal de Moria qui ressemble vraiment à une prison, mais une prison dont certains ont le droit de sortir. Grillage haut avec barbelé tout neuf en hauteur ; policier à l’entrée et un car de gardes mobiles ; des voitures d’ONG. Différents type de locaux, à savoir des mobil homes, des tentes stables, des tentes très légères. Vraiment très peu de place. Quelques vendeurs de nourritures se sont installés à l’entrée. Les réfugiés se promènent un peu dans tous les sens. Nous sommes à 6 km de Mytilène. Le supermarché est à près de 4 km. La distraction est de marcher jusqu’à Mytilene pour être en ville. Ce camp doit être à 2 km de la mer, à plus d’un Km du petit village de Moria. Nouvelle discussion d’Hervé,  cette fois ci avec 4 jeunes bénévoles américains venus ici pour 15 jours aider à la logistique par l’association Eurorelief. A côté du supermarché, l’autre camp n’a pas de barbelé ; nous ne savons pas la différence, mais il est certain qu’il y a de nombreux pays de provenance, de la Syrie au Maroc, en passant pas le Paskistan et l’Afghanistan… Suite à l’accord avec l’UE et la Turquie, Frontex arrête les bateaux en mer et envoie les personnes dans le camp principal.

Ce n’est guère plus glorieux que Calais… Il y a plein d’espace pour faire plus grand et mieux sur cette grande île. Mais la différence, c’est que pour l’instant nous n’avons pas senti de rejet de la part de la population.

Il est temps maintenant de rejoindre notre nouvel hôtel plus central pour pouvoir sillonner l’île demain  et dimanche.

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Après avoir profité de la piscine de notre hôtel à Skalla Kallonis, nous nous dirigeons vers le Nord.

Petra, bourg en bord de mer construit autour d’un grand rocher sur lequel est perchée  l’église « Glykfylousa Panagia » que nous visiterons dans l’après midi ; il n’y a  « que » 114 marches taillées dans la roche à gravir.

Petra est agréable pour ses ruelles pavées et ses maisons de pierre aux toits de tuiles. Une de ces maisons est remarquable et se visite: la maison Vareltzidaina qui date de la fin du 18 ème siècle ; style Ottoman à l’étage, un peu comme la maison Mehmet Ali à Kavala.

Suite des réjouissances : à Molyvos, notre citadelle (plutôt  un château fort presque dans son jus) quasi quotidienne, de très beaux restes et, comme souvent, de splendides panoramas.

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